© LP/Benoite Jalet Le 15 avril 2019, Paris. La flèche s’était effondrée un peu plus d’une heure après le début de l’incendie.
La nouvelle ministre de la Culture Roselyne Bachelot a estimé qu'un « large consensus » existait pour reconstruire « à l'identique » la flèche de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris., Une commission consultative se réunit jeudi sur ce sujet et doit rendre un avis.
Il apparaît « qu'un large consensus se dégage dans l'opinion publique et dans les décideurs - puisqu'à la fin, ce sera, je pense, le président de la République qui va trancher - pour la reconstruction à l'identique », a expliqué la nouvelle ministre sur France Inter, ajoutant « c'est toujours difficile de dire à l'identique exactement, mais dans l'esprit de la flèche ».
Roselyne Bachelot a ajouté qu'elle irait jeudi après-midi « saluer la structure qui s'occupe de ce dossier, qui va rendre ses conclusions ». La Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA), qui réunit des élus, des experts et les architectes du chantier, doit évoquer ce jeudi les modalités de reconstruction de Notre-Dame, en partie ravagée par un incendie en avril 2019.
« Trois dossiers » sont à examiner : la charpente, le toit et la flèche, a rappelé la ministre de la Culture.
Respecter l'esprit de Viollet-le-Duc
La flèche qui s'est effondrée le 15 avril 2019 lors de l'incendie qui a touché la cathédrale datait du XIXe siècle et avait été construite sur l'impulsion de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. La question d'une reconstruction à l'identique de la flèche, selon les plans détaillés laissés par l'architecte Viollet-le-Duc, ou à l'inverse en incluant un geste architectural contemporain, comme évoqué par l'exécutif peu de temps après l'incendie géant, fait débat depuis des mois.
L'architecte en chef Philippe Villeneuve, meilleur connaisseur de la cathédrale, est nettement hostile à cette deuxième option, qui prendrait en outre bien plus de temps.
Repoussé en raison du confinement, le délicat démontage de l'échafaudage qui entoure Notre-Dame, déformé et soudé par la chaleur de l'incendie, sera achevé « au plus tard fin septembre », a assuré il y a une semaine le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale.
L'action de Greenpeace sur le chantier condamnée
Par ailleurs, toujours sur France Inter, Roselyne Bachelot a condamné l'action le matin même de Greenpeace sur une grue du chantier. « Il est des chantiers extrêmement fragiles et toute intrusion dans le chantier de Notre Dame peut avoir des conséquences tout à fait néfastes. Donc, on doit respecter ce chantier », a-t-elle dénoncé. Greenpeace France avait déployé une banderole géante sur la grue surplombant Notre-Dame-de-Paris pour dénoncer l'inaction climatique d'Emmanuel Macron.
.@R_Bachelot ministre de la Culture à propos de la banderole Greenpeace déployée sur Notre-Dame contre l'inaction climatique d'Emmanuel #Macron : "On doit respecter ce chantier. L'activisme vient tamponner l'affectif, et ce n'est jamais productif" : "" #le69inter pic.twitter.com/mRVqH6lHrK
— France Inter (@franceinter) July 9, 2020
En semblant « attaquer » le chantier, « Greenpeace ne sert pas une cause qui par ailleurs est juste », a encore déclaré l'ancienne ministre de l'Écologie.